Sergueï Eisenstein, réalisateur mythique qui fit la gloire du cinéma russe et soviétique, est bien plus qu’un cinéaste. Cultivant l’art du montage et du rythme au point d’inventer un nouveau langage visuel au milieu des années 1920, Eisenstein s’est toujours placé à la croisée des arts. Homme de théâtre, dessinateur, théoricien, collectionneur et lecteur insatiable, il n’a cessé de se nourrir de l’histoire de l’art tout au long de sa carrière.
Le Centre Pompidou-Metz propose une rétrospective de son œuvre en regard de l’influence de cet héritage universel. On y retrouve les grands films qui l’on fait connaître (La Grève, 1925 ; Le Cuirassé Potemkine, 1925 ; Octobre, 1928 ; La Ligne Générale, 1929 ; ¡ Que Viva Mexico !, 1932 ; Alexandre Nevski, 1938 ou encore Ivan le Terrible, 1944-46), mais aussi ses expérimentations théâtrales, ses dessins déployant un imaginaire foisonnant, ou ses projets inachevés. L’exposition retrace les inspirations artistiques et l’approche visionnaire du cinéaste, aux productions fortement liées à l’histoire russe mais aussi à ses nombreux voyages en Europe, au Mexique et aux États-Unis, à ses lectures et à ses rencontres.