Sans toit ni mur

Explorer les récits collectifs, décrypter les dispositifs de manipulation et interroger les rapports sociaux que le monde contemporain entretient avec les technologies : telle fut la première expérience des élèves de l’École du Centre Pompidou-Metz aux côtés de l’artiste Neil Beloufa. À travers la projection de certaines de ses vidéos et installations — dont celles présentées lors de son exposition au Palais de Tokyo en 2018 — l’artiste a ouvert un espace de réflexion critique. La séance s’est poursuivie par un grand jeu aux règles invisibles, conçu pour susciter discussion et prise de conscience sur la réalité des algorithmes, des réseaux sociaux et de l’intelligence artificielle.

Pour cette seconde séance, l’expérience proposée aux élèves de l’École du Centre Pompidou-Metz avec Didier Faustino, figure majeure de l’art conceptuel et architecte franco-portugais, les a conduits à explorer les liens entre corps, espace et identité.
Fondateur du Bureau des Mésarchitectures, Faustino interroge depuis plus de vingt ans la manière dont l’architecture façonne nos comportements, nos rapports de pouvoir et nos façons d’exister.
Lors de cette master class, l’artiste a ouvert un champ de réflexion autour de l’identité, thème central de sa démarche et point de départ d’une exploration sensible de notre rapport au monde. La séance s’est poursuivie par un atelier participatif mêlant introspection et jeu : à partir d’un travail sur les acronymes, chacun a été invité à se définir à l’instant T, expérimentant la fluidité d’une identité en mouvement, toujours à redéfinir.

Pour la 3ème rencontre-apprentissage, les élèves de l’École du Centre Pompidou-Metz ont été invités à une immersion dans le design sonore, entre exploration du monde et invention de récits, sous la conduite du musicien Laurent Bardainne. Saxophoniste de renom, fondateur de Poni Hoax et de Limousine, collaborateur d’Étienne Daho ou encore de Miossec, il était accompagné de l’écrivain Julian Blanc-Gras pour une séance placée sous le signe de la création et de l’imaginaire. Par groupes, les élèves ont tiré au sort un lieu du globe — le Tchad, l’Érythrée, l’Alaska — avant de mener des recherches sonores et narratives, mêlant documentation, fiction et émotion. En fin de séance, chacun a présenté son histoire mise en sons : des récits politiques, sensibles et surprenants, où l’écoute devient une manière d’habiter le monde.

Avec cette séance sur l'amour épistolaire, Nicolas Mathieu, lauréat du prix Goncourt 2018 pour Leurs enfants après eux, propose de renouer avec l'art de la lettre comme expression des sentiments. À partir de lectures, d'échanges et d'exercices d'écriture, il invitera à redécouvrir l'émotion des mots écrits à la main. Un moment pour se concentrer sur ses propres souvenirs pour les mettre en mots, et écrire ce que l'on n'ose pas toujours dire.

• par Nicolas Mathieu, écrivain.

Auteur de romans de nombreux essais métaphysiques, Tristan Garcia se penche sur les relations entre technologie et création littéraire accompagné par l’artiste co-fondateur et co-directeur du projet The Feral. Une Séance consacrée à l’intelligence artificielle et au développement de l’écriture. Pour réfléchir sur outils de demain avec une perspective critique et philosophique.

• par Tristan Garcia, écrivain et philosophe avec le Laboratoire de Fabien Giraud, artiste.

Le 7 mai marque une étape importante pour les élèves de la première promotion de l’École du Centre Pompidou-Metz, avec un examen oral en présence de l’artiste Maurizio Cattelan. Ce moment d’échange prend la forme d’un questionnement philosophique, au cours duquel chaque élève est invité à réfléchir et à formuler une pensée personnelle face à des questions ouvertes. Loin des cadres scolaires traditionnels, cet examen valorise l’expression et la curiosité. Il reflète pleinement l’esprit de l’École : un lieu d’émancipation intellectuelle, où l’on apprend autant à penser qu’à ressentir.

• par Maurizio Cattelan, artiste-recteur .

Examiner les structures sociales et le bien commun. Première femme française et européenne à être allé dans l’espace, Claudie Haigneré reviendra sur son parcours et son expérience dans l’espace comme déplacement du regard et ouverture à la pensée. Un enseignement basé sur l'observation des phénomènes physiques et la compréhension des lois naturelles dans le contexte de l'expérimentation scientifique ou de l'interaction avec le monde naturel autant que dans le contexte des relations interpersonnelles.

• Pratiquer le paradoxe revient à dresser des perspectives par Claudie Haigneré, spationaute.

L’histoire de l’art, scénographie et théâtre, en tant que forme de communication performative, implique l'art de la rhétorique, mais ici elle se manifeste à travers les gestes, la mise en scène, et la transformation des lieux pour une réflexion sur l’habitation des espaces et la permanence de leurs changements possibles. Tout se mêle pour construire, dans un lieu, des trajets changeants et sensibles, décloisonnant les sens et transformant l’espace.

• Chats perchés, par Ulla von Brandenburg, artiste, avec Benoit Résillot, comédien, performer, dramaturge & professeur de théâtre.

L’anatomie a pour objet l'étude de la forme et de la structure des êtres organisés, et celle des rapports des organes qui les constituent. Elle se traite ici à travers les gestes, la mise en mouvement en prise direct avec le corps par le biais d’un atelier chorégraphique où aucun geste ne se répète.

• 10.000 gestes par Boris Charmatz, danseur et chorégraphe.

Étude de la pensée critique et du raisonnement par paradoxes : l’architecture, en particulier expérimentale, nécessite une réflexion logique et critique. Les architectes et les élèves devront résoudre des problèmes pratiques tout en jonglant avec des concepts paradoxaux, comme bâtir l’École du Centre Pompidou-Metz dans le Triangle Nord. Une architecture pensée pour s’adapter aux usages interdisciplinaires, philosophiques et pratiques des enseignements qu’elle délivre.

• Nous sommes la révolution par Shigeru Ban et Jean de Gastines, architectes avec le Laboratoire de Marc Ferrand, designer.

La pratique du Kung-Fu shaolin touche profondément le lien entre le corps et l'esprit, et leur rôle dans la compréhension de l'existence. Une séance où le langage se veut non-verbal pour une découverte des énergies qui nous lient à nous-mêmes, au monde et aux autres.

• Se taire pour parler par Maitre Shi Heng Jun, 35ème génération de moine guerrier Shaolin avec les Laboratoires de kung fu shaolin interne et externe.

Séance consacrée à s’exercer autour de la voix et du corps (production de la voix) et des prouesses humaines (création technologique). Cette séance initie les élèves à la puissance du corps et de la voix, à l’écriture d’une chanson et à la poésie de la musique qui fait corps à plusieurs.

• Les harmonies Werckmeister, par Jeanne Added, chanteuse.

Le paysage se transforme quotidiennement par nos actes, et, même sans notre impact, il continue d’évoluer. Une investigation sur les phénomènes naturels, l'étude de la transformation quotidienne du paysage, qu'elle soit due à l'intervention humaine ou aux processus naturels, est directement liée à la biologie. Le lien avec les sciences empiriques, où les phénomènes naturels sont étudiés et analysés, est au cœur de cette journée. Cette journée inclut une réflexion sur la manière dont les espèces coexistent et interagissent dans la nature. L’idée d’harmonie et de coopération peut être explorée à travers l'étude des écosystèmes et des cycles naturels, soulignant l'importance de l'équilibre dans la nature.

• Encourager la collaboration et le respect des cycles naturels, par Gilles Clément, paysagiste et jardinier avec le Laboratoire du collectif Coloco (Murielle Baticle).

Si l’esthétique est la discipline de la recherche du beau, cette séance conduira les élèves dans l’environnement extérieur du Centre Pompidou-Metz pour une exploration du territoire, les élèves arpenteront le paysage autour du musée, ce qui est directement lié à l'étude de la beauté dans le quotidien. Ils travailleront autour d’exercices physiques et des notions-clés du programme annuel : se sentir légitime à voir, dire, ressentir et faire. Travail autour de la notion de manifeste et d’affirmation éveillée.

• Il n’y a rien de neuf à apprendre de ce que l’on sait déjà, par Elsa De Smet, Responsable du Pôle des Publics et l’équipe du Centre Pompidou-Metz avec le Laboratoire de Donald Abad et Maureen Beguin, artistes.