L'exposition montre comment la vue d'en haut - des premiers clichés aériens au milieu du XIXe siècle jusqu'aux images satellites - a fait basculer la perception que les artistes ont du monde.
Sur plus de 2000 m2, l’exposition plonge dans le rêve d’Icare et offre, à travers près de 500 œuvres en dialogue (peintures, photographies, dessins, films, maquettes d’architecture, installations, livres et revues…), un panorama inédit et spectaculaire de l’art moderne et contemporain.
Depuis quelques années, la vue aérienne suscite un regain d’intérêt. Du succès de La Terre vue du ciel de Yann Arthus-Bertrand à la popularité de Google Earth, la vue à vol d’oiseau fascine, tant par la beauté des paysages dévoilés que par le sentiment de toute-puissance qu’elle inspire.
L’exposition Vues d’en haut prend appui sur cette actualité pour remonter aux origines de la photographie aérienne et explorer son impact sur la création artistique et, de fait, sur l’histoire de l’art.
Les premiers clichés aériens pris par Nadar depuis un aérostat, dans les années 1860, marquent le début de l’émancipation du regard. Voir le monde, non plus à hauteur d’yeux, mais depuis une machine volante, revient à briser le modèle de perspective issu de la Renaissance. Désormais le corps, mobile et flottant, n’est plus le point d’ancrage de la vision de l’espace. C’est un monde sans relief, dénué de saillies et de creux, qui s’offre au regard, devenu panoramique. Progressivement, la terre se mue en une surface plane où les repères se confondent et se perdent.
Depuis plus de 150 ans, peintres, photographes, architectes et cinéastes ne cessent d’explorer les enjeux esthétiques et sémantiques de ce renversement perspectif. L’exposition Vues d’en haut propose de retracer ce cheminement passionnant qui, pour la première fois, fait l’objet d’une grande exposition pluridisciplinaire.
L’exposition se déploie en huit sections thématiques – basculement, planimétrie, extension, distanciation, domination, topographie, urbanisation, supervision – qui s’inscrivent dans la chronologie des temps modernes, ponctuée par la Première et la Seconde Guerres mondiales. Une scénographie inédite fait évoluer le visiteur dans le temps comme dans l’espace : au fil du parcours, la vision s’élève, du balcon au satellite.
Un catalogue accompagnera l’exposition.
Commissaire générale :
Angela Lampe, conservatrice au Centre Pompidou, Musée national d’art moderne.
Commissaire associée :
Alexandra Müller, chargée de recherches et d'exposition, Centre Pompidou-Metz
Commissaire associé pour l'art contemporain :
Alexandre Quoi, chargé de recherches et d'exposition, Centre Pompidou-Metz
Commissaire associée pour le cinéma :
Teresa Castro, maître de conférence, Université Paris III
Commissaire associé pour la photographie :
Thierry Gervais, assistant professor, Ryersion University, Toronto
Commissaire associé pour l'architecture :
Aurélien Lemonnier, Conservateur au Centre Pompidou, Musée national d’art moderne
Présentée en deux parties, l'exposition débute dans la Grande Nef avec des oeuvres de 1850 à 1945 pour se poursuivre en Galerie 1, avec la création artistique de 1945 à nos jours. Par un effet de contrepoint, des oeuvres contemporaines viennent s’insérer dans les sections historiques.
BASCULEMENT
Les premières photographies prises d’un aérostat – celles que réalisent Nadar en 1858-1868 à Paris et l’Américain James Wallace Black en 1860 à Boston – marquent le début du renversement de la perspective centrale issue de la Renaissance. L’élévation du regard, qui devient panoramique, permet la découverte d’un monde aplati : « La terre se déroule en un immense tapis sans bords, sans commencement, ni fin », écrit Nadar. Les images spectaculaires en plongée trouvent un écho dans l’élévation progressive de l’angle de vue qu’adoptent les impressionnistes pour leurs représentations urbaines. Un nouveau défi s’offre à eux : explorer les angles de vue les plus insolites et les plus surprenants. L’effet spectaculaire des vues plongeantes sera vite exploité par des photographes de la presse illustrée, à l’instar de Léon Gimpel. Avec l’essor de l’aviation et la popularisation des images aériennes, la vue en plongée séduit de plus en plus les avant-gardes. Des premières compositions cubistes de Pablo Picasso et Georges Braque aux vues urbaines de Fernand Léger, Félix Vallotton et Gino Severini, en passant par la série des tours Eiffel en surplomb de Robert Delaunay, les artistes cherchent à égaler cette révolution technique en abandonnant la perspective linéaire de la Renaissance et en oeuvrant à la destruction de l’espace euclidien.
PLANIMÉTRIE
Avec la prolifération des photographies de tranchées, prises depuis une perspective verticale, mais aussi des films et des cartes militaires, la Première Guerre mondiale livre une iconographie fascinante aux artistes d’avant-garde qui cherchent à dépasser le mimétisme illusionniste. Les clichés aériens, avec leur graphisme linéaire, sans horizon ni échelle, accompagnent l’émergence de l’abstraction picturale, aussi bien en Angleterre – notamment dans l’oeuvre du vorticiste Edward Wadsworth – qu’en Russie où Kasimir Malévitch invente en 1915 le suprématisme. Par l’entremise, entre autres, du Hongrois László Moholy-Nagy, les innovations constructivistes s’imposent au Bauhaus, célèbre école d’art allemande, qui s’ouvre progressivement aux technologies modernes après son déménagement en 1925 dans la ville de Dessau, berceau du constructeur aéronautique Junkers.
DISTANCIATION DOMINATION | GALERIE 1
URBANISATION SUPERVISION |
L’œuvre monumentale de Daniel Buren Écho d’échos : Vues plongeantes, travail in situ, 2011 est montrée jusqu’à la fin de l’exposition Vues d’en haut.
Daniel Buren a créé pour la terrasse de la Galerie 1 Écho d’échos : Vues plongeantes, travail in situ, 2011 dans le prolongement de son exposition Échos, travaux in situ, 2011, qui fut présentée de mai à septembre 2011 en Galerie 3.
Dans Écho d’échos : Vues plongeantes, travail in situ, 2011, le miroir souligne et magnifie l’architecture de Shigeru Ban et Jean de Gastines.
À l’occasion de l’exposition, une commande exceptionnelle a été confiée à Yann Arthus-Bertrand, qui réalise des vues aériennes de la ville de Metz et de l’agglomération de Metz Métropole. Ces vues inédites sont intégrées à un diaporama présenté au sein de l’exposition à partir du mois de juin 2013.
Ce projet bénéficie d’un financement de la Communauté d’agglomération de Metz Métropole.
Avec la participation d’Air France
Avec le soutien de Gares & Connexions
En partenariat média avec
L’exposition Vues d’en haut reçoit le concours de la zone de soutien de Metz.
Elle bénéficie du soutien de l'Institut national de l'information géographique et forestière (IGN).
L’exposition Vues d’en haut est réalisée en partenariat avec l’Établissement de communication et de production audiovisuelle de la défense (ECPAD).