Auteur : | Homayoun Sakhi, Mirwais Kazeni |
A Kaboul, Kharabat reste un mot magique. Mais ce qu’il désignait – le quartier des musiciens – n’existe plus, victime des guerres fratricides qui ont déchiré le pays.
Restent les musiciens, héritiers d’une longue tradition.
« Le rubâb, c’est l’instrument que j’ai entendu toute mon enfance, il m’a bercé, c’est pourquoi il est particulièrement cher à mon cœur, et puis c’est l’instrument afghan par excellence » explique Homayoun Sakhi. Il sait jouer bien des instruments - son père lui avait d’abord appris à jouer du tabla « à cause du rythme »- mais celui qu’il préfère c’est le rubâb, littéralement la porte de l’âme. Ce luth à cordes pincées a une caisse de résonance creusée dans un bois de mûrier sur laquelle on tend une peau de chèvre.
Enfant d‘une famille de musiciens, Homayoun a donné son premier concert à l’âge de douze ans. « Ce jour-là, j’ai su que je ferai cela toute ma vie ». Quand les talibans prennent le pouvoir il s’exile au Pakistan, de l’autre côté de la frontière, à Peshawar où il fonde une école de musique. Aujourd’hui il vit en partie aux Etats-Unis et tourne dans le monde entier.
Homayoun est un maître respecté, admiré. Cela n’a pas entamé sa gentillesse ni son charme. Il est aujourd’hui au faîte de son art et l’entendre est comme une leçon de bonheur. Sa modestie perdure elle aussi, le rubâb, instrument merveilleux autant que redoutable, rend modeste. Les ressources de son instrument fétiche auquel Homayoun a su offrir de modernes sonorités sont infinies, à l’instar de la poésie persane.
En coproduction avec le Festival Passages
Avec l’aide de la fondation Aga Khan.