Author : | Claire Lahuerta |
Professeur d’Arts à l’Université de Lorraine |
Étude des vibrations du marcheur, 2004. Des diodes électroluminescentes fixées sur un corps en marche tracent, par une lente empreinte photosensible, le temps du déplacement du corps dans l’espace. L’artiste danois revisite, plus d’un siècle après lui, la chronophotographie d’Etienne-Jules Marey. Pourtant, les images abstraites d’Eliasson, dans le prolongement de L’Homme qui marche ou d’un électrocardiogramme, exacerbent bien plus qu’une simple observation du mouvement ; elles font saillir la fascination du geste et de sa perception, des tremblements à peine sensibles qui scandent nos existences. Tout l’œuvre d’Olafur Eliasson invite à la contemplation, à l’attention portée à la macrocinétique du monde : infimes variations et vibrations imperceptibles, où l’étude froide du marcheur devient une subtile poétique de la déambulation et du frémissement.