Dernière décennie d’un siècle et d’un millénaire, les années 1990 s’ouvrent sur un temps de crise des institutions et des idéologies. L’exposition 1984-1999. La Décennie revient sur l’esprit de cette époque, ses fondements, sa beauté. En 1991, le roman de Douglas Coupland Generation X : Tales for an Accelerated Culture lance la « marque » d’une génération de nomades, nés entre 1965 et 1977, baby busts détachés, adolescents éternisés, qui s’opposent aux baby boomers.
Le « X » se réfère à l’anonymat d’une nouvelle catégorie culturelle, consciente de son éclatement et de la fin des grands récits héroïques. Smells Like Teen Spirit de Nirvana est la hantise et l’âme des « X », de cette jeunesse marquée par l’évolution des technosciences, le début d’Internet, la fin de l’histoire et des militantismes, la passage de l’âge de la reproduction à celui de l’accès illimité.
Cette génération est aussi la première à faire revenir, dans l’art, la mémoire des histoires de pionniers et d’explorations, toutes sortes de spectres et d’hologrammes, la désincarnation des toons, l’image des premiers pas sur la Lune, la voix transformée d’Armstrong. Ensemble, ils définissent d’autres rapports au monde, des formes de précarité, d’existences collectives, des modes d’expérimentation, de transgression et de détournements qui s’opposent aux (contre-)révolutions précédentes.
Depuis quelques années, cette question générationnelle ne cesse d’être posée à l’échelle internationale. Différentes publications, expositions, débats tentent de cerner ce moment si particulier où se constituèrent différents réseaux d’artistes, de critiques, de commissaires indépendants, d’écoles, de galeries, de centres d’art et de magazines ; autant de « situations » collectives qui fondent les bases d’un vocabulaire de l’exposition, une nouvelle manière de faire de l’art, d’être « contemporains », où se développèrent des aires de jeu, des films en temps réel, des temps libérés de la productivité.
L'exposition 1984-1999. La Décennie se saisit de cette décennie qui échappe aux définitions et met en faillite les tentatives historiques. En marge des rétrospectives et des compilations décennales, l’exposition est conçue comme un récit biographique à multiples entrées, composé d’objets, de sons, de voix, d’images, de documents.
L’exposition ne cherche pas à reconstituer une époque ou à sacraliser un temps idéal et perdu, mais plutôt à actualiser les formes et les procédures qui ont anticipé la création artistique d’aujourd’hui. À partir d’une enquête préalable auprès de quelques figures centrales des années 1990, il s’agit de collecter les objets et les sources qui ont traversé et inspiré ces années-là, de créer d’autres agencements non hiérarchisés entre les domaines de l’art, de la littérature, du cinéma, de la musique, de l’architecture et du design.
L’exposition est l’image-miroir de l’esprit des années 1990, que François Cusset définit ainsi : « Un monde où les “jeunes”, ceux du moins qui ont atteint l'adolescence au coeur des années 1980, ont dû réinventer contre un vide critique abyssal les modalités de la désertion et de l'exil intérieur, façonner des contre-mondes qui le rendissent habitable et des autonomies plus ou moins temporaires – un monde dissous où “être triste” tînt lieu en soi de rapport au monde et fut même, comme le dit l'un d'entre eux, “la seule manière de n'être pas tout a fait malheureux” ».
Un ouvrage sous la direction de François Cusset (historien des idées, professeur de civilisation américaine à l’Université de Nanterre) co-édité avec les éditions La Découverte, accompagne l’exposition.
Commissaire :
Stéphanie Moisdon, critique d’art et commissaire indépendante
Scénographie :
conçue sur une proposition artistique de Dominique Gonzalez-Foerster
SCÉNOGRAPHIEL'exposition 1984-1999. La Décennie se développe dans un paysage scénographié par l’artiste Dominique Gonzalez-Foerster, figure majeure de la scène artistique internationale. Le paysage de l’exposition apparaît comme la modélisation d'un lieu ouvert et intermédiaire, pris entre deux visions panoramiques, entre la ville et la nature, l'intérieur et l'extérieur, le jour et la nuit. « Les souvenirs, les œuvres, les documents qui ont été rassemblés s’intègrent dans un espace "paysagé" par Dominique Gonzalez-Foerster, une artiste avec laquelle j’entretiens une véritable complicité depuis les années 1990. Ce paysage est à la fois une scénographie, une image, une maquette à l’échelle humaine. Il se présente comme la modélisation d’un lieu ouvert et intermédiaire entre le jour et la nuit, la nature et la ville, l’énigme et la transparence de son apparition. Ce paysage s’inscrit dans la continuité de l’œuvre de Dominique Gonzalez-Foerster, depuis les premières "chambres" au début des années 1990, les films-portraits de villes, jusqu’aux « parcs », espaces ouverts vers l’extérieur, à la limite de l’architecture urbaine et de la nature. Dans cette génération d’artistes, Dominique Gonzalez-Foerster est celle qui n’a cessé d’explorer d’autres passages entre l’espace intime et collectif, et qui place les visions et les sensations du spectateur au centre de ses dispositifs. » (Stéphanie Moisdon) | LE PARCOURS SONORE DE L'EXPOSITIONGrâce aux audiopens qui sont mis gracieusement à leur disposition, les visiteurs ont l'opportunité d'écouter :
« Les récits qui sont énoncés dans les audioguides ne couvrent pas un champ ou une question : ils sont libres et traversent un moment dans l’époque. Ils rétroprojettent des images, des sensations, ils assemblent et produisent des ellipses. Ces audioguides ne sont pas des outils pédagogiques, mais la "bande son" de l’exposition. Cette place centrale du spectateur est un des grands sujets de l’époque, et c’est la raison pour laquelle j’ai cherché un autre moyen d’accompagner la visite, avec cet audioguide (Audiopen) composé de musiques et de différents témoignages de personnages impliqués dans cette histoire. » (Stéphanie Moisdon) | |
LES ENTRETIENS MENÉS PAR STÉPHANIE MOISDONLiam Gillick, artiste, vit et travaille à New York - 15'20 Jeff Rian, écrivain et musicien, vit et travaille à Paris - 4'54 Michel Houellebecq, écrivain, vit et travaille à Paris - 7'08 Charles de Meaux, réalisateur et artiste, vit et travaille à Paris - 7'22 Elli Medeiros, actrice, chanteuse, écrivaine et artiste, vit et travaille à Paris - 6'17 Hans-Ulrich Obrist, co-directeur de la Serpentine Gallery, vit et travaille à Londres - 22'23 Florence Bonnefous, co-fondatrice de la galerie Air de Paris, - 10'34 Jean-Charles Massera, "auteur multisupports", vit et travaille entre Berlin et Paris - 11'40 Arnaud Viviant, écrivain et critique, vit et travaille à Paris - 14'38 Julia Scher, artiste, vit et travaille entre Cologne et New York - 6'23 Jérôme Bel, chorégraphe, vit à Paris et travaille internationalement - 7'53 Pierre Joseph, artiste, vit et travaille à Paris - 16'14 Dominique Gonzalez-Foerster, artiste, vit et travaille entre Paris et Rio - 7'46 Esther Schipper, galeriste, vit et travaille à Berlin - 7' AA Bronson, artiste, membre fondateur du collectif General Idea, vit à Berlin - 14' Angela Bulloch, artiste, vit à Berlin - 7'53 Isabelle Graw, historienne de l'art et éditrice du magazine Texte zur Kunst - 15'12 Willem de Rooij, artiste, vit à Berlin - 10' Wolfgang Tillmans, artiste, vit entre Berlin et Londres, 11'22 Olivier Zahm, fondateur du magazine Purple Fashion, vit et travaille entre Paris et New York - 11'36 Philippe Azoury, critique de cinéma, vit et travaille à Paris - 12'15
ART CALLSProjet dirigé en 1997 par Jacob Fabricius • Douglas Gordon (né en 1966), Untitled (I am not sure this is working), 8’55 • Peter Land (né en 1966), Welcome to the party, 1’51 • David Shrigley (né en 1968), Hello, my name is Dave and…, 2’23 • Julia Scher (née en 1954), Copenhagen, 3’08 • Georgina Starr (née en 1968), Ode to Daniel, 2’39
LA MUSIQUE DES ANNÉES 90On pourrait avancer une hypothèse. Celle qui voudrait que, musicalement parlant, les années 1990 aient commencé le 9 novembre 1989, avec la chute du mur de Berlin et qu’elles se soient achevées le 8 avril 1994, avec la mort de Kurt Cobain. Arnaud VIVIANT | LA PLAY LIST MUSICALEDinosaur Jr, écrite avec The Cure, Just Like Heaven (1987), 2'53 Dominique A., Le courage des oiseaux (1991), 3'12 Diabologum, La maman et la putain (1996), 5’51 David Bowie, I’m deranged (1995), 4'31 Ween, H.I.V song (1994), 2'09 PJ Harvey (Polly Harvey), Dress (1991), 3'18 Alain Bashung, Ma petite entreprise (1994), 4'11 The KLF, What Time Is Love (1991), 3'11 Bonnie "Prince" Billy, I see a Darkness (1999), 4'49 Primal Scream, Come Together (1991), 4'53 Tortoise, I set my face to the hillside (1998), 6'08 Étienne Daho, Des attractions désastres (1992), 3'10 Prince, Batdance (Batman 1989), 6'13 Breeders, Cannonball (1993), 3'33 Cat Power, What would the community think (1996), 4'30 Supreme NTM, Laisse pas trainer ton fils (1998), 3'58 Nirvana, Rape Me (1993), 2'49 Pavement, Cut Your Hair (1993), 3'06 Christophe, L’interview (1996), 3'39 Portishead, Sour times (1994), 4'14 Massive Attack, Unfinished Sympathy (1991), 5'12 Bruce Springsteen, American Skin (41 shots) (1999-2000), 7'23 Sonic Youth, Sugar Kane (1992), 5'57 Sebadoh, Soul and Fire (1993), 3'47 Pulp, Common People (1995), 5'51 Leslie Winer, He was (1993), 5'32 | |
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Une salle de cinéma située au cœur de l'exposition permet au visiteur de découvrir ou redécouvrir des vidéos d'artistes et des bandes-annonces emblématiques des années 1990.
Pour télécharger le programme complet, cliquer ici.
AVERTISSEMENT : Certains films présentés dans cette salle peuvent heurter la sensibilité du public, notamment celle des personnes mineures
LUNDI
11h15 : Paule Zajdermann, Octave au pays des Immatériaux, 1985, cassette vidéo ¾ pouce U-Matic, couleur, sonore (35’56)
Film réalisé à l’occasion de l’exposition « Les Immatériaux », Centre Georges Pompidou, du 28 mars au 15 juillet 1985.
Bibliothèque Kandinsky, Paris
12h : Carsten Höller (1961), Philippe Parreno (1964) et Rirkrit Tiravanija (1961), Vicinato, 1995, film cinématographique 16 mm noir et blanc, sonore (12’07)
Huis clos, hommage à Rosselini
Collection FRAC Languedoc-Roussillon
12h15 : Jean-Luc Godard (1930), Le Dernier Mot, 1988, Betacam SP, PAL, couleur, sonore, (13’44)
Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris
12h30 : Pierre Joseph (1965) et Philippe Parreno (1964), Snaking, 1992, film 16 mm transféré sur U-Matic, couleur, sonore (3’27)
Collection 49 NORD 6 EST – FRAC Lorraine
13h : Dan Graham (1942), Rock My Religion, 1984, 1 pouce PAL, couleur, sonore (55’21)
Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris
14h : Pierre Huyghe (1962), Fenêtre sur cour (Remake), 1985, Betacam SP, PAL, couleur, sonore (103’04)
VENDREDI | SAMEDI AVERTISSEMENT 10h15 : Cameron Jamie (1969), Neotoma Tape, 1995, Betacam SP, PAL, couleur, sonore (56’55) 11h15 : Carsten Höller (1961), Philippe Parreno (1964) et Rirkrit Tiravanija (1961), Vicinato, 1995, film cinématographique 16 mm noir et blanc, sonore (12’07) Huis clos, hommage à Rosselini Collection FRAC Languedoc-Roussillon 11h30 : Pierre Joseph (1965) et Philippe Parreno (1964), Snaking, 1992, film 16 mm transféré sur U-Matic, couleur, sonore (3’27) Collection 49 NORD 6 EST – FRAC Lorraine 11h45 : Matt Mullican (1951), Untitled (City Project), 1989, U-Matic, NTSC, couleur, silencieux (29’54) Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris 12h15 : Stan Douglas (1960), TV Spots, 1987, 1 Pouce NTSC, couleur, sonore (62’11) Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris 13h30 : Charles de Meaux (1967) et Philippe Parreno (1964), Le pont du trieur, 1999, 35 mm, couleur, sonore (69’30) Anna Sanders Films 14h45 : Alex Bag (1969), Untitled Fall’95, vidéo, couleur, sonore (56’58) Courtesy Electronic Arts Intermix, Inc et Team Gallery, New York 15h45 : Pierre Huyghe (1962), Fenêtre sur cour (Remake), 1985, Betacam SP, PAL, couleur, sonore (103’04) Centre national des arts plastiques 17h30 : Ange Leccia (1952) et Dominique Gonzalez-Foerster (1965), Ile de beauté, 1996, 35 mm, couleur, sonore (1h10’40) Camera Lucida Productions 18h45 : Jean-Luc Godard (1930) et Anne-Marie Miéville (1945), Soft and Hard, 1985, U-Matic, PAL, couleur, sonore (48’10) Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris DIMANCHE 10h15 : Leslie Thornton (1951), Peggy and Fred in Kansas, 1988, Betacam SP, PAL, couleur, sonore (11’01) Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris 10h30 : Mark Leckey (1964), Fiorucci Made Me Hardcore, 1999, Betacam SP, PAL, couleur, sonore (15’05) Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris AVERTISSEMENT 10h45 : Chris Marker (1921-2012), Détour Ceausescu, 1990, Betacam SP, PAL, couleur, sonore (8’05) Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris 11h00 : Jean-Luc Godard (1930) et Anne-Marie Miéville (1945), Soft and Hard, 1985, U-Matic, PAL, couleur, sonore (48’10) Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris 11h50 : Michael Smith (1951), How to Curate Your Own Group Exhibition/Do it, 1996, Betacam SP, PAL, couleur, sonore (2’56) Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris 12h00 : Dan Graham (1942), Rock My Religion, 1984, 1 pouce PAL, couleur, sonore (55’21) Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris 13h00 : Pipilotti Rist (1962), I Am a Victim of This Song, 1995, Betacam numérique PAL, couleur, sonore (5’10) Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris 13h10 : David Byrne (1952), The Road to Nowhere, 1985, U-Matic, SECAM, couleur, sonore (4’56) Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris 13h15 : Peter Fischli (1952) et David Weiss (1946-2012), Le Droit Chemin (Der Rechte Weg), 1983, Betacam numérique SP, PAL, sonore (51’18) Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris 14h15 : Rosemarie Trockel (1952), Hair, 1997, Betacam, SP, PAL, couleur, sonore (8’19) Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris AVERTISSEMENT 14h30 : Rosemarie Trockel (1952), Continental Divide, 1994, Betacam, SP, PAL, couleur, sonore (18’57) Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris 14h50 : Ange Leccia (1952) et Dominique Gonzalez-Foerster (1965), Ile de beauté, 1996, 35 mm, couleur, sonore (1h10’40) Camera Lucida Productions AVERTISSEMENT 16h00 : Jean-Luc Godard (1930), Scénario du film Passion, 1982, BVU, PAL, couleur, sonore (53’19) Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris 17h00 : Paule Zajdermann, Octave au pays des Immatériaux, 1985, cassette vidéo ¾ pouce U-Matic, couleur, sonore (35’56) Film réalisé à l’occasion de l’exposition « Les Immatériaux », Centre Georges Pompidou, du 28 mars au 15 juillet 1985. Bibliothèque Kandinsky, Paris BANDES-ANNONCES Des bandes-annonces de films cinématographiques sont diffusées entre chaque séance : Jean-Luc Godard (1930), Je vous salue Marie, 1984 Film cinématographique 35 mm, couleur, sonore, 107’ Durée bande-annonce : 1’57 Gaumont Abbas Kiarostami (1940), Le goût de la cerise, 1997 Film cinématographique 35 mm, couleur, sonore, 99’ Durée bande-annonce : 0’53 ©1997 Abbas Kiarostami David Lynch (1946), Twin Peaks (série), 1990 Durée bande-annonce : 1’50 ©2014 Twin Peaks Productions Inc. All Rights Reserved. Chris Marker (1921-2012), Level Five, 1996 Film cinématographique 35 mm, couleur, sonore, 106’ Durée bande-annonce : 1’54 Argos Films Maurice Pialat (1925-2003), A nos amours, 1983 Film cinématographique 35 mm, couleur, sonore, 102’ Durée bande-annonce : 1’52 Gaumont Alain Resnais (1922-2014), I want to go home, 1989 Film cinématographique 35 mm, couleur, sonore, 100’ Durée bande-annonce : 1’39 ©1989 MK2 PRODUCTION SA / MK2 HOLDING / FILMS A2 / SEPT Eric Rohmer (1920-2010), Les nuits de la pleine lune, 1984 Film cinématographique 35 mm, couleur, sonore, 105’ Durée bande-annonce : 1’22 Les films du Losange AVERTISSEMENT Lars Von Trier (1956), Les idiots, 1997 Tourné en vidéo puis transféré en 35 mm, couleur, sonore, 117’ Durée bande-annonce : 1’46 Les films du Losange Tsai Ming Liang (1957), Vive l’amour, 1994 Film cinématographique 35 mm, couleur sonore, 118’ Durée bande-annonce : 1’55 Films Sans Frontières Peter Weir (1944), The Truman Show, 1997 Film cinématographique 35 mm, couleur, sonore, 103’ Durée bande-annonce : 2’19 Courtesy of Paramount Pictures Wong Kar Wai (1958), Chungking Express, 1994 Film cinématographique 35 mm, couleur, sonore, 102’ Durée bande-annonce : 1’18 Arp Sélection | |
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« La programmation inclut des films, des vidéos, des bandes annonces, au-delà des catégories, des genres, des économies, sans hiérarchisation. Il fallait souligner l’importance de l’espace filmique dans les années 1990, période à laquelle le cinéma était plutôt perçu comme un territoire d’anticipation.
Entre la tradition moderniste du White Cube - cube blanc consacré comme l’espace archétypal pour l’art à partir des années 1960 - et l’emblématique chambre noire dédiée au cinéma, cette génération de réalisateurs se désengage de la narration et de la problématique picturale pour s’orienter vers la recherche d’une liberté personnelle, d’une quête du non narratif. ».
(Stéphanie Moisdon)
Poursuivez votre plongée dans la décennie 1990 en visitant les expositions suivantes :
FAUX MOUVEMENT
Smells like teen spirit
19 juin - 21 septembre 2014
en résonance avec 1984-1999. La Décennie.
Du rock alternatif à l'art contemporain, Smells Like teen spirit présente les œuvres de Rirkrit Tiravanija, Matthew McCaslin, Christian Marclay, Philippe Parreno, Fabrice Gygi, Wendelien van Oldenborgh, Harry Sachs et Franz Höfner.
http://www.faux-mouvement.com/
MONTCLAIR ART MUSEUM, USA
Come As You Are: Art of the 1990s
8 février 2015 – 17 mai 2015
Come As You Are: Art of the 1990s est la première enquête d’envergure menée par un musée américain pour inscrire dans son contexte historique l’art de cette décennie charnière.
https://montclairartmuseum.org/
MUSEO REINA SOFIA, MADRID
Dominique Gonzalez-Foerster. Splendide Hotel
13 mars – 19 octobre 2014
In the exhibition SPLENDIDE HOTEL, devised for the Palacio de Cristal, Dominique Gonzalez-Foerster, puts forward a journey that transports the viewer into spaces and times, where the imaginary is mixed with reality and where literature maps out the guidelines to follow for inhabiting this oneiric world, taking the artwork beyond the meaning of its objects.
http://www.museoreinasofia.es/en/exhibitions/dominique-gonzalez-foerster
LE MAGASIN, GRENOBLE
De 199C à 199D
6 juin 2014 – 7 septembre 2014
L’exposition constitue le second volet d'un processus collaboratif qui a débuté avec l'artiste aux côtés des étudiants du Center for Curatorial Studies du Bard College (New York) en 2012. Pour le MAGASIN, une exposition entièrement nouvelle a été produite qui réexamine plusieurs œuvres clés de l'artiste des années 1990 en étroite collaboration avec les élèves de l’École du MAGASIN.
http://www.magasin-cnac.org/
SOUS LA DIRECTION DE FRANÇOIS CUSSET
COÉDITION CENTRE POMPIDOU-METZ / LA DÉCOUVERTE
Format: 408 pages
Prix : 24 Euros
Élaboré à l’occasion de l'exposition 1984-1999. La Décennie, ce livre collectif est une histoire politique et culturelle, première du genre, de la dernière décennie du xxe siècle. Elle exigeait son manuel d’histoire, résolument critique, engagé et transdisciplinaire.
Derrière la variété des angles d’attaque, deux ou trois principes généraux président à cette traversée de la fin du siècle : l’imbrication inédite du champ culturel au sens large et des questions politiques (du débat sur le communautarisme aux résistances contre-culturelles), qui justifie la forte représentation des thèmes culturels au sein d’une histoire générale de l’époque ; la difficulté à appréhender une séquence prise en tenailles entre le grand basculement (idéologique et géopolitique) des années 1980 et le compte à rebours du changement de millénaire, ce qui incitera à relever le défi d’une caractérisation précise et rigoureuse de ces dix années ; et l’ambivalence politique d’ensemble d’une période dominée par la mondialisation néolibérale et des guerres identitaires nouvelles mais ayant aussi abrité en son sein, temporaires et non moins décisives pour la suite, des formes inédites de résistance et de contre-hégémonie – que chaque chapitre aura à coeur d’aller débusquer –, des premières utopies d’Internet à la vague altermondialiste, en passant par le cinéma d’auteur ou les free parties.
Outre une bibliographie et une chronologie très complètes, en fin de volume, des encadrés thématiques et des extraits de grands textes des années 1990 sont insérés dans chaque chapitre, au fil d’une mise en page élégante dont les jeux typographiques et les phrases mises en exergue visent à faire entendre les voix d’une époque si récente, et pourtant si parfaitement révolue.
François Cusset est historien des idées, professeur de civilisation américaine à l’université de Nanterre. Il est également l’auteur de plusieurs essais, dont, à La Découverte, French Theory (2003) et La Décennie (2006), ainsi que d’un roman, À l’abri du déclin du monde (2012).
Samedi 1er et dimanche 2 novembre 2014 de 11:00 à 18:00
Cinéma
VIDÉODANSE
SÉLECTION DE JÉRÔME BEL
Au programme, Piezas Distinguidas de La Ribot (1991), Meinwartz de Raimund Hogue (1994), Jérôme Bel de Jérôme Bel (1995), Self Unfinished de Xavier Le Roy (1998), Park de Claudia Triozzi (1998) et Waw de Myriam Gourfink (1999) (liste susceptible d’évoluer).
AUDITORIUM WENDEL
En continu - Entrée libre sur présentation d’un billet d’accès aux expositions ou aux spectacles du jour
Samedi 1er novembre 2014 à 16:00
Danse
JÉRÔME BEL
JÉRÔME BEL
En 1995, le chorégraphe Jérôme Bel signait Jérôme Bel, pièce au dénuement radical, ramenant l’auteur à sa signature et la danse à ses conditions de possibilité : de la lumière, de la musique, et des corps. Dix-huit ans après, le constat résonne avec la même évidence : « on ne peut faire l’économie d’un corps ». Partant de cet « étant donné », Jérôme Bel cherche à en repérer les coordonnées : rendre compte des échanges, des fluides qui le traversent. À défaut de le faire danser, ce corps, il en dresse la cartographie : quelles sont ses dates, ses mensurations, les signifiants qui l’orientent ? Et quel langage scénique pour rendre compte de sa présence littérale ? Avec une économie de moyens réduits à ce que la langue peut dire, il livre une déconstruction de la représentation qui n’a rien perdu de sa force critique.
STUDIO
50'- 10€ / 5€
Dimanche 2 novembre 2014 à 10:30 et 11:45
Un dimanche, une œuvre
AUTOUR DE I AM A VICTIM OF THIS SONG DE PIPILOTTI RIST (1995)
CLAIRE LAHUERTA
GALERIE 1
45' - Entrée libre sur présentation d’un billet d’accès aux expositions
Dimanche 2 novembre 2014 à 16:00
Danse
SELF UNFINISHED
XAVIER LE ROY
Un vêtement porté autrement, étiré et cachant non plus le dos mais le visage, une position différente du corps humain, et celui-ci devient méconnaissable. Il ne semble plus articulé comme le nôtre. On ne sait plus où est l’avant, l’arrière, le haut ou le bas, dans quel sens il est censé se déplacer… On ne sait plus ce que l’on voit mais une chose est sûre : on n’a jamais vu ça. Désopilante et fascinante, Self Unfinished a été créée en 1998 et reste emblématique du travail de Xavier Le Roy, qui n’a de cesse depuis deux décennies de s’interroger sur les contours du corps humain et ses métamorphoses.
STUDIO
50' - 10€ / 5€ (également tarif réduit sur présentation d’un billet pour Jérôme Bel)
Jeudi 6 novembre 2014 à 20:00
Conférence
YOU'RE TALKING TO ME?
CHARLES DE MEAUX
Le septième art agit avec force sur l’imaginaire collectif, alimentant et structurant les désirs et les fantasmes de nombre d’entre nous. Il a eu une influence toute particulière sur les artistes des années 1990, qui lui ont en effet souvent accordé une place importante dans leur œuvre. Source d’inspiration, références incontournables, les films produits par une industrie cinématographique alors florissante sont devenus une matière première à détourner, à réenchanter, à questionner, ce à quoi se livre pour nous avec passion Charles de Meaux, réalisateur et artiste, lors de cette conférence.
AUDITORIUM WENDEL
90' - 5€
Vendredi 7 novembre 2014 à 20:00 puis 21:00
Conférence
WHAT SHOULD TONY SOPRANO DO?
CÉDRIC SCANDELLA
Tout amateur de séries qui se respecte connaît Les Sopranos. Mais qui est réellement Tony Soprano ? Sa vie pourrait-elle nous permettre de mieux comprendre la nôtre ? Que ferait ce criminel anxieux et dépressif à notre place ? SuperTalk se penche sur ces épineuses questions au cours d’une conférence-spectacle illustrée et interactive. Totalement inhabituelle, pleine d’humour, cette « conférence » éclectique mais néanmoins didactique fait voler en éclat tous les codes de l’exercice. Et si Tony Soprano est au coeur du propos, nul besoin de connaître la série pour s’en amuser.
Musique
CONCERT MUSIQUES VOLANTES
Au Centre Pompidou-Metz, une plongée dans l’univers de la génération X des années 90 et ses échos musicaux actuels vous attend avec le concert d'Arnaud Michniak et de Felix's machines Vs Plaid (live).
AUDITORIUM WENDEL + STUDIO
60' + 120' - 15€ / 10€ (tarif pour la conférence et le concert)
Samedi 8 novembre 2014
Samedi 6 décembre 2014
Samedi 10 janvier 2015
Samedi 7 février 2015
Samedi 28 février 2015
de 11:00 à 17:00
Performance
DOUBLE ROOM
OLIVIER BARDIN
Depuis plus de vingt ans, Olivier Bardin se joue des règles de l’art contemporain, en plaçant notamment le spectateur au cœur de l’œuvre. Dans La Chambre double, réalisée en 1994, il invite une personne à s’asseoir en face de lui dans une chambre d’hôtel. Lors de cette rencontre à huis clos, chacun des participants se confronte au regard de l’autre pendant une durée déterminée par l’artiste. Il n’y a pas d’échappatoire : il faut regarder, accepter d’être regardé, prendre conscience de son image tout en imposant ce même regard contraignant à l’autre.
HÔTEL NOVOTEL METZ CENTRE
Place des Paraiges
Centre Saint-Jacques
57000 Metz
20' - Entrée libre sur réservation à doubleroom@centrepompidou-metz.fr
Avec le soutien de la Fundación Almine y Bernard Ruiz-Picasso para el Arte
En partenariat média avec
Avec le concours de Vranken-Pommery Monopole